Richard
cocciante
"
Ma chanson
préférée, c'est " Danse mon Esmerada
", parce
qu'elle représente bien
la symbiose entre l'opéra et la musique pop " (Richard
Cocciante).
S'il
est dans ce
métier une qualité aussi rare qu'indispensable,
c'est
bien celle de mélodiste,
et l'on compte presque sur les doigts de la main les compositeurs qui
ont ce
don au bout des leurs et ajoutent à la vituosité
le sens
des thèmes qu'on
retient sitôt après les avoir entendus : par
exemple
Hubert Giraud, Jacques
Revaux, Michel Berger ou... Richard Cocciante. Mais celui-ci, connu et
reconnu
internationalement de longue date, aura pourtant mis pas moins de 25
ans à
rencontrer le succès absolu avec cette adaptation musicale
du
roman de Victor
Hugo. Comme quoi la valeur attend parfois le nombre des
années,
pour notre plus
grand plaisir.
Né
à Saïgon, de père
italien et de mère française, ce citoyen du monde
conserve des souvenirs très
précis de son enfance en Indochine, mais c'est à
Rome
qu'il va vivre avec sa famille
à partir de l'âge de onze ans et c'est
là qu'il
commencera sa carrière de
chanteur, au début des années 70.
Il
remporte bientôt
son premier succès avec "Bella senz'anima", extrait de son
troisième
disque "Anima", arrangé par Ennio Morricone, et dont la
pochette
est
peinte par Folon. En France, cette chanson sera reprise par Johnny
Hallyday
sous le titre "Cet homme que voilà". Mais c'est avec
"Marguerite", extrait d'un album arrangé par Vangelis, que
le
public
français découvre vraiment Cocciante en 1978. La
voix
rauque et sensuelle
-d'aucuns diront "latine"- du beau Richard se fait dès lors
entendre
un peu partout en Europe, avec bien sûr une nette
prédilection pour les pays du
soleil. Ainsi La version espagnole "Bella sin alma" est-elle un
raz-de-marée en Espagne et en Amérique du sud.
L'année suivante, "Coup de
soleil", superbement écrit par Jean-Paul Dréau,
est un
nouveau triomphe
qui l'installe pour de bon sur le marché français.
Mais
Richard veut
aller plus loin, et son album "Sincérité" (un mot
qui lui
ressemble),
enregistré à Los Angeles avec le groupe Toto sur
des
paroles originales
d'Etienne Roda-Gil, sortira en quatre versions : française,
italienne, anglaise
et espagnole. En 1985, c'est le duo à succès
"Question de
feeling"
avec Fabienne Thibeault, sur des paroles de... Luc Plamondon : une
équipe est
née. Vient ensuite l'album "L'homme qui vole",
réalisé par Paul
Buckmaster qui s'est déjà illustré
avec Elton John
et donne une nouvelle
ampleur aux mélodies inspirées du plus
francophone des
italiens (et peut-être
aussi le plus romantique !). Et d'un tube à l'autre, Richard
enregistre en 1988
"Il mio rifugio", la chanson du film de Patrice Leconte
"Tandem" composée par un autre
mélodiste-né,
François Bernheim.
Puis, toujours
"à la
poursuite de son rêve", Richard s'installe pendant trois ans
à Miami pour
confirmer sa présence sur le marché
hispano-américain, sans perdre pour autant
contact avec le vieux continent : en 1991, sa chanson "Se stiamo
insieme" remporte le Grand prix du fameux Festival de San Remo. Et
l'année
suivante, Catherine Lara et Luc Plamondon l'invitent à
interpréter le rôle de
Chopin -un autre rêve de musicien !- dans l'album "Sand et
les
Romantiques" et sur scène aux Francofolies de
Entre-temps,
il publie en 1993
un nouvel album français, "Empreinte", dans lequel on
retrouve
ses
auteurs fétiches : Jean-Paul Dréau, Luc Plamondon
et
Jean-Loup Dabadie. En
1994, la compilation de ses plus grandes chansons françaises
(500.000
exemplaires vendus) le ramène à l'Olympia, puis
au
Zénith de Paris. Désormais,
En
1995, la complicité Cocciante-Plamondon se consolide encore
après une dizaine
de chansons en commun, dont "L'Amour existe encore" pour la star
montante Céline Dion. L'auteur de "Starmania" signe la
plupart
des
paroles du nouvel album de Richard "L'instant présent" :
jamais
leur
collaboration n'avait été aussi dense. Et cela ne
pouvait
déboucher que sur un
grand projet, pour ne pas dire une aventure historique, qui les
conduira trois
ans plus tard aux marches du Palais et aura pour tous les
Français les yeux,
non pas de Chimène, mais de la belle Esmeralda. On
connaît
la suite...